Les maladies des poissons peuvent être très douloureuses, voire mortelles, pour les poissons concernés. Mais il ne faut pas non plus sous-estimer les dommages économiques pour les exploitants des plans d’eau ou des aquariums. C’est pourquoi les poissons atteints de maladies des poissons doivent faire l’objet d’un traitement particulier et les causes doivent être identifiées le plus rapidement possible.
Causes des maladies des poissons
Si les poissons sont blessés, des bactéries et des germes peuvent rapidement s’installer dans les plaies et faire des ravages. Certaines influences environnementales (p. ex. variations rapides et extrêmes de la température et de l’oxygène, empoisonnement chimique et pollution de l’eau) peuvent également être à l’origine de maladies des poissons. En outre, les maladies héréditaires, les mutations génétiques (malformations) et les ulcères ne sont pas rares chez les poissons.
Que dois-je faire si j’attrape un poisson suspect ?
Si tu attrapes un poisson suspect, prends une photo de celui-ci et montre-la à l’exploitant de l’eau. Dans la mesure du possible, le poisson concerné doit être isolé afin qu’il ne contamine pas d’autres poissons avec la maladie. Si tu découvres un poisson mort présentant des anomalies, tu peux noter l’endroit et le signaler à l’exploitant afin qu’il puisse y jeter un coup d’œil lui-même. Tu peux aussi apporter le poisson dans un sac en plastique directement à l’exploitant si tu le connais. Une détection précoce est en effet très importante pour trouver rapidement et efficacement la cause du problème.
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Aperçu des maladies des poissons
- Pourriture des branchies
- Attaque de métacercaires
- Maladie de la nutation
- Infestation par des trématodes (vers suceurs)
- infestation par des ténias et des nématodes
- infestation de Lernaea
- infestation de sangsues
- Maladie due à des crustacés parasites (Custacea)
- Septicémie hémorragique virale (SHV)
- Hydropisie infectieuse du ventre (IBW)
- Gonflement bactérien des branchies
- Maladie des taches
- Pourriture des nageoires
- Saprolegnia
- Maladie de la semoule
- Furonculose Aeromonas salmonicida
- Nécrose pancréatique infectieuse (NPI)
- Maladie de la truite
- Maladie de la variole
- Herpès des koïs
1. pourriture des branchies
La pourriture des branchies est une autre maladie fongique causée par deux représentants du genre Branchiomyces. Cette maladie des poissons apparaît d’abord à l’intérieur de l’épithélium branchial et se propage vers l’extérieur au fur et à mesure de sa croissance. La pourriture des branchies peut entraîner des pertes importantes, notamment en été, lorsque la température de l’eau est élevée dans les bassins fortement eutrophisés et densément peuplés de poissons.
Chez les poissons malades, on observe les symptômes suivants : claquements d’air, gonflement des branchies et hématomes sur les branchies, mycoses visibles de l’extérieur et coloration jaunâtre à brune du tissu branchial.
Au stade final, les branchies sont en grande partie détruites. Avec un grossissement suffisant au microscope, les tubes de champignons et les spores sont facilement visibles dans les tissus des branchies coupées.
La pourriture des branchies a été observée chez presque toutes les espèces de poissons : Carpe, tanche, brochet, silure, espèces Coregonus, truite, vanneau et épinoche. La lutte, par exemple par des bains, n’est pas très efficace. Il est important de respecter les mesures d’hygiène du bassin à titre prophylactique. Il s’agit notamment d’éviter les dépôts organiques trop importants dans l’étang, comme ceux qui résultent d’un nourrissage trop intensif les jours de grande chaleur, mais aussi d’éviter une eutrophisation générale trop importante.
Deux images de branchies : à gauche avec une pourriture avancée des branchies, à droite avec une coloration encore normale. En cas de suspicion de pourriture des branchies, il convient d’augmenter le débit dans le bassin. Les poissons malades doivent être retirés et détruits. Pour désinfecter (la mesure la plus sûre), le bassin asséché doit être traité intensivement avec de la cyanamide calcique ou de la chaux chlorée.
2. infestation de métacercaires
L’infestation de nos poissons indigènes par les métacercaires de différents vers suceurs (trématodes) a augmenté au cours des dernières années. Cela s’explique d’une part par le fait que les hôtes finaux des parasites, les oiseaux piscivores et les mammifères, ont fortement augmenté.
D’autre part, les hôtes intermédiaires, les escargots et les moules, bénéficient de bonnes conditions de reproduction dans les étangs riches en herbiers, exploités de manière extensive et tendus pendant l’hiver.
Les œufs de parasites se retrouvent dans l’eau avec les fèces des hôtes finaux, des quantités énormes de cercaires sont produites dans le premier hôte intermédiaire, qui pénètrent activement dans le deuxième hôte intermédiaire, le poisson. Les vésicules rouges sont les symptômes des métacercaires.
Après avoir migré vers l’organe cible, comme la peau, l’œil, les muscles, le cerveau, les cercaires se développent en métacercaires infectieuses. Des kystes (vésicules) pouvant atteindre 3 mm sont alors formés.
La consommation des poissons infestés par les hôtes finaux (oiseaux, mammifères, poissons prédateurs) clôt le cycle de développement. C’est dans l’intestin de ces hôtes que se développe le ver suceur adulte, qui peut mesurer jusqu’à 10 mm. Les hôtes finaux infestés peuvent excréter entre 100 et 750 œufs par jour dans leurs fèces, tandis que les escargots infestés peuvent libérer entre 15 000 et 50 000 cercaires par jour à des températures comprises entre 15 et 20 °C.
Parmi les métacercarioses connues figure la « star du ver », provoquée par l’infestation de l’œil, et plus particulièrement du corps vitré et du cristallin, par des métacercaires du genre Diplostomum. La pénétration d’une grande quantité de métacercaires dans le corps du poisson entraîne déjà la mort immédiate des jeunes poissons, tandis que la cécité nuit surtout aux poissons, comme les truites, qui dépendent de leurs yeux pour se nourrir.
Chez la truite arc-en-ciel, la cécité survient à partir d’une infestation d’environ 50 métacercaires par œil. Les premiers hôtes intermédiaires de Diplostomum sont les limaces, les hôtes finaux sont les mouettes et les sternes.
La maladie des taches noires fait également partie des métacercarioses. Les pêcheurs attrapent de plus en plus souvent des gardons, des brèmes et des bernaches tachetés de noir, chez lesquels des centaines de métacercaires de Posthodiplostomum se trouvent dans la peau et la musculature. En raison de leur peau plus résistante, les carpes de plus grande taille sont rarement atteintes de posthodiplostomum, alors que chez les K1, il faut parfois constater une infestation. Les hôtes finaux sont ici les hérons, les premiers hôtes intermédiaires sont les escargots post-cornus. Depuis quelques années, on constate parfois dans la peau et la musculature de carpes âgées des kystes gris périodiques d’environ 2 mm de diamètre, qui semblent très durs en raison de l’incrustation de calcaire. Dans ces kystes sont encapsulées des métacercaires appartenant au genre Neodiplostomum. Les hôtes finaux sont des pygargues à queue blanche et d’autres rapaces.
La majorité de ces vers sont caractérisés par un cycle de développement compliqué qui, dans certains cas, n’est même pas encore connu avec précision (nématodes).
Les parasites apparaissent principalement dans les organes internes (de préférence le foie), dans les muscles, dans la cavité abdominale ou dans le tractus intestinal des poissons.
Ces parasites ne provoquent que rarement des dommages importants dans les bassins.
De plus, les mesures de lutte contre ces parasites sont généralement très difficiles à mettre en œuvre. Elles consistent de préférence à interrompre les cycles de développement en tuant les différents hôtes intermédiaires à l’aide d’un chaulage de l’étang.
La grande majorité des ténias et des nématodes de nos poissons d’eau douce sont inoffensifs pour l’homme. Seul le ténia du poisson doit faire l’objet d’une mise en garde. Il vit à l’état sexuel dans l’intestin du chat, du chien et de l’homme et peut provoquer de graves dommages, surtout chez les enfants.
L’hôte intermédiaire est principalement un poisson prédateur, par exemple la lotte, le brochet, la perche ou la truite. L’aileron complet (plérocercoïde) est encapsulé dans la musculature dorsale et dans le foie des poissons. L’infection de l’homme se fait par la consommation de viande de poisson crue ou non cuite à cœur.
Il n’est donc pas anodin de nourrir les chiens et les chats avec de la chair de poisson crue, surtout de poissons provenant d’eaux sauvages. En revanche, les larves du ténia du brochet présentes dans la musculature et le foie des salmonidés ne sont pas dangereuses pour l’homme.
3. la maladie de la culbute
La maladie dite de la culbute, qui touche toutes les espèces de poissons d’eau douce et de nombreux poissons de mer, est également causée par un champignon, Ichthysoporidium hoferi.
Les stades permanents du champignon ingérés avec la nourriture libèrent des plasmodiums de type amibien dans l’intestin du poisson. Ils traversent la paroi intestinale pour atteindre le système vasculaire et sont ainsi transportés vers les différents organes internes, comme le foie ou les reins. Là, ils s’entourent d’une enveloppe et se développent progressivement. Ces kystes libèrent à nouveau des plasmodesmes filles, à partir desquels d’autres kystes se développent. Finalement, les spores percent de l’intérieur vers l’extérieur à travers de petites tumeurs principales, se libèrent et assurent la poursuite de la propagation. Les symptômes extérieurs des poissons malades sont des troubles de l’équilibre (tituber !), une perte d’appétit, un amaigrissement et une mort subite. Occasionnellement, on trouve également de petites tumeurs sur la peau.
Les organes internes présentent de petits kystes ronds. Les organes fortement atteints sont souvent durs et sablonneux au toucher. La plupart du temps, seul un spécialiste peut établir un diagnostic sûr sur la base d’examens histologiques. La maladie est très contagieuse. L’infection se fait par des spores et des filaments fongiques via les fèces, éventuellement aussi via des petits crustacés infectés et, chez les poissons de bassin, via l’alimentation de poissons de mer malades.
Un traitement médicamenteux n’est pas possible. Les populations fortement infestées doivent donc impérativement être détruites et les étangs soigneusement désinfectés par la suite.
4. infestation par des trématodes (vers suceurs)
Il s’agit ici surtout des genres Gyrodactilus et Dactylogyrus. Les représentants du genre Gyrodactylus vivent principalement sur la peau des carpophages, les Dactylogyrus sur les branchies. DactylogiyrusGyrodactylus mesure environ 0,5 à 1 mm et se caractérise par une partie antérieure à deux pointes, tandis que Dactylogyrus, qui mesure également près de 1 mm, possède une partie antérieure à quatre pointes et quatre yeux noirs en forme de points. L’effet nuisible de ces parasites consiste en une destruction de la peau ou de l’épithélium branchial par l’appareil adhésif fortement armé situé à l’extrémité arrière. En outre, ils sucent le sang.
Les deux groupes se caractérisent par un taux de reproduction élevé et sont surtout dangereux pour les alevins. Les carpes sont les plus touchées, mais d’autres espèces de poissons sont également concernées. En cas d’infestation, la croissance des alevins est ralentie et ils deviennent ternes. En même temps, une coloration foncée apparaît. Les parasites sont facilement reconnaissables à l’aide d’une loupe ou d’un microscope. Les dactylogyres ne sont plus dangereux pour les poissons de plus de 4 à 5 cm de long. Le ver sanguin (Sanguinicola) fait également partie des vers suceurs (Digenea) qui peuvent provoquer de grandes pertes chez les alevins de carpes. Les parasites sexuellement matures vivent dans le système vasculaire des poissons. Ce ver subit un changement d’hôte, les escargots étant les hôtes intermédiaires.
Les symptômes typiques des poissons infestés sont : un comportement apathique, des branchies pâles, des vaisseaux branchiaux obstrués par les œufs triangulaires typiques (évaluation microscopique) ainsi que des lésions rénales dues aux œufs encapsulés.
Une lutte n’est possible qu’en tuant les hôtes intermédiaires à l’aide d’un chaulage de l’étang. Les jeunes carpes et tanches sont les plus touchées.
5. infestation par des ténias et des nématodes
Les nématodes ne sont pas à proprement parler une maladie des poissons, mais également des parasites.
On connaît aujourd’hui de très nombreux ténias et nématodes parasites des poissons, que même les spécialistes ont souvent beaucoup de mal à identifier avec précision. La plupart de ces vers ont un cycle de développement complexe qui, dans certains cas, n’est même pas connu avec précision (nématodes). Dans le cadre de nos considérations, il doit donc suffire d’indiquer que ces parasites apparaissent dans les organes internes (de préférence le foie), dans la musculature, dans la cavité abdominale ou dans le tractus intestinal de nos poissons.
Ces parasites ne provoquent que rarement des dommages importants dans les bassins. De plus, les mesures de lutte contre ces parasites sont généralement très difficiles à mettre en œuvre. Elles consistent de préférence à interrompre les cycles de développement en tuant les différents hôtes intermédiaires à l’aide du chaulage des bassins.
Un habitant fréquent de la cavité abdominale des poissons blancs est par exemple le ténia (Ligula intestinalis). La grande majorité des ténias de nos poissons d’eau douce sont inoffensifs pour l’homme. Seul le ténia du poisson (Diphyllobotrium latum) doit faire l’objet d’une mise en garde. Il vit à l’état sexuel dans l’intestin du chat, du chien et de l’homme et peut provoquer de graves dommages, surtout chez les enfants.
L’hôte intermédiaire est principalement un poisson prédateur, par exemple la lotte, le brochet, la perche ou la truite. L’aileron complet (plérocercoïde) est encapsulé dans la musculature dorsale et dans le foie des poissons. L’homme est infecté par la consommation de viande de poisson crue ou non cuite à cœur. Il n’est donc pas anodin de nourrir les chiens et les chats avec de la chair de poisson crue, surtout de poissons provenant d’eaux sauvages. En revanche, les larves du genre Triaenophorus, le ténia du brochet, présentes dans la musculature et le foie des salmonidés, ne sont pas dangereuses pour l’homme. Pour ces vers, les petits crustacés du genre Cyclops sont les premiers hôtes intermédiaires, les salmonidés et les perches les seconds, tandis que le brochet est l’hôte final. Lorsque les poissons servent d’hôtes intermédiaires aux nématodes, nous trouvons leurs larves dans la peau, les muscles et les organes internes, où elles sont généralement encapsulées dans du tissu conjonctif. La biologie des nématodes dans la vessie natatoire des salmonidés. Ces espèces de Cystidicola sont toutefois largement inoffensives. Seule une très forte infestation peut entraîner une anémie. Si l’on observe de tels vers parasites chez ses poissons, il convient dans tous les cas de faire appel à un spécialiste pour les identifier.
6. infestation par Lernaea
Lernaea est également une infestation parasitaire. Il s’attaque surtout aux poissons de type carpe, mais aussi aux truites, aux brochets et aux carpes herbivores. LernaeaLe crustacé s’enfonce dans le corps du poisson. La plus grande partie du parasite dépasse alors encore de la peau et est bien visible à l’œil nu. On dirait que de petits brins d’herbe se sont glissés sous les écailles. Les poissons atteints maigrissent et sont sensibles à d’autres maladies des poissons. Le traitement se fait par des bains d’immersion auxquels sont ajoutés des médicaments.
7. infestation de sangsues
Il est fréquent de trouver sur les poissons blancs, mais aussi sur d’autres espèces, de gros vers facilement reconnaissables à l’œil nu, qui appartiennent à la famille des sangsues. Il s’agit le plus souvent de la sangsue des poissons (Piscicola geometra). Les sangsues de poissons sont particulièrement fréquentes dans les étangs très envasés et envahis par les herbes. En cas de forte infestation des poissons, des dommages importants peuvent survenir dans une population en raison de la succion du sang, mais surtout en raison d’infections secondaires des plaies de piqûre dans la peau. Les infestations de sangsues peuvent être réduites par des bains lors de la pêche et dans l’étang lui-même par chaulage.
8. maladie due à des écrevisses parasites (Custacea)
Parmi les écrevisses parasites des poissons, il convient de mentionner ici au moins les espèces les plus fréquentes. Les différentes espèces d’Argulus sont de dangereux parasites de la peau des cyprinidés, des brochets, des perches, mais aussi des anguilles et des truites. Les poux des carpes sont facilement reconnaissables à l’œil nu. Leur taille est de 6 à 7 mm. On les trouve souvent en masse sur la peau des carpes. Ils percent la peau des poissons à l’aide d’un aiguillon en forme de poignard et sucent le sang et les sucs tissulaires. Les poissons infestés sont souvent recouverts de piqûres enflammées, qui sont souvent le point de départ d’infections secondaires.
9) Septicémie hémorragique virale (SHV)
L’une des maladies de poisson les plus dangereuses chez la truite arc-en-ciel, est la SHV, très contagieuse. La maladie n’apparaît que rarement dans les eaux sauvages. L’agent pathogène est un rhabdo-virus. La transmission se fait par l’intermédiaire d’eau contaminée, de poissons infectés, d’oiseaux aquatiques, d’appareils, de véhicules et du personnel d’étang. On peut également supposer une infection par les œufs.
10. hydropisie infectieuse (IBW)
Cette dangereuse maladie des cyprinidés est un complexe de plusieurs formes de maladies qui sont aujourd’hui souvent considérées comme des maladies indépendantes. Etant donné que de nombreuses questions relatives à cette maladie ne sont pas encore clarifiées, nous la décrirons ici sous l’ancienne appellation d’hydropisie, d’autant plus que ce nom est encore couramment utilisé dans la pratique. On distingue généralement deux formes de maladie, dont les agents pathogènes sont différents, mais qui affectent souvent les poissons en même temps. Certains auteurs parlent même de trois types de maladies. L’hydropisie aiguë ou forme exsudative correspond à ce que l’on appelle la virémie printanière de la carpe (Spring Viraemia of Carp, SVC, SV) et est une maladie virale. Son agent pathogène est Thabdovirus carpio. Des bactéries des genres Aeromonas et Pseudomonas sont également présentes de manière secondaire. L’hydropisie chronique, la forme ulcéreuse, est aujourd’hui appelée érythrodermatite (ED Carp Erythrodermatitis, CE). L’agent pathogène est la bactérie Aeromaonas salmonicida ssp. nova.
Symptômes externes de l’IBW aiguë
Les poissons se tiennent directement sous la surface de l’eau et n’ont pas d’appétit. Leur corps est gonflé. Des hémorragies étendues apparaissent parfois dans la peau à la base des nageoires. Des yeux exorbités, un anus protubérant, des nageoires effilochées et des branchies pâles complètent le tableau clinique. Lorsque les poissons sont ouverts, la cavité abdominale est remplie de liquide. Le foie est jaune et aqueux. Des saignements importants apparaissent sur la paroi de la vessie natatoire, l’intestin est fortement enflammé jusqu’à la dissolution aqueuse. Dans la forme chronique, les symptômes ressemblent en grande partie à ceux de la forme aiguë, mais la forte distension du corps fait défaut.
Des ulcères profonds, souvent secondaires à des mycoses, apparaissent maintenant sur le dos et les côtés. Les symptômes internes ne montrent pas de lésions aussi étendues que dans la phase aiguë. La forme aiguë est dévastatrice. Elle se déclare principalement à la fin de l’automne et au printemps lorsque la température de l’eau est comprise entre 16 et 17 degrés C. Des variations plus importantes de la température, de l’oxygène et du pH favorisent l’apparition de l’IBW, tout comme une population trop dense et une alimentation défavorable (carence en vitamines).
Hydropisie abdominaleLa forme chronique se manifeste principalement en été. Les poissons malades ou morts sont considérés comme source d’infection. Bien que l’infection par contact ait été prouvée, le mode de transmission naturel n’est pas encore totalement clair.
Les symptômes de la vessie natatoire virale (VSBE), qui peut toucher non seulement les carpes, mais aussi les tanches, les brochets, les sandres et les carpes herbivores, sont très similaires à ceux décrits ci-dessus. Certains spécialistes considèrent donc la VSBE comme une forme particulière d’hydropisie. Au début de l’apparition de cette maladie, les poissons se tiennent typiquement la tête en bas, en raison de la formation de kystes remplis de gaz et de liquide dans la région de la queue. Le réflexe oculaire est également absent d’un côté. La vessie natatoire présente des saignements ainsi que des taches brunâtres à noires et des épaississements. L’agent pathogène de la VSBE est identique à celui de l’IBW aiguë, de sorte qu’il s’agit probablement d’une maladie présentant deux symptômes principaux. La VSBE ne se transmet pas par les œufs de carpe. L’infection semble se faire par l’intestin via la vessie natatoire, mais elle pourrait également se faire par les branchies. Le traitement médicamenteux reste sans effet. Dans le cas de l’IBW également, un matériel piscicole sain, un bon élevage, une alimentation irréprochable, un empoissonnement correct et un entretien minutieux du bassin sont les meilleures garanties pour prévenir cette maladie.
11. le gonflement bactérien des branchies
Le gonflement bactérien des branchies est une maladie des alevins de truite. Ses agents pathogènes sont des myxobactéries. L’apparition de cette maladie est également due à des conditions d’eau défavorables et à une carence en vitamine B5 (acide pantothénique). Le symptôme typique du gonflement bactérien des branchies est l’écartement des opercules, de sorte que les branchies de couleur rouge intense, qui semblent « hérissées », deviennent visibles. Les pointes des lames branchiales sont gonflées en forme d’épi. Les poissons malades respirent visiblement avec difficulté. La maladie s’accompagne généralement de pertes importantes. Dès l’apparition du gonflement des branchies, il convient de modifier l’alimentation en optant pour une nourriture riche en vitamines et pauvre en graisses.
12. maladie des taches
Les maladies des poissons les plus répandues parmi nos poissons d’eau douce sont les maladies des taches, dont l’agent pathogène est constitué par différentes espèces de bactéries des genres Pseudomonas et Aeromonas. Au début, la peau des poissons malades présente des rougeurs en forme de taches. Ensuite, les écailles se détachent et des ulcères apparaissent, qui s’étendent sur les côtés. Mais de telles destructions se forment également sur la tête (brochet), dans la région de la mâchoire et des yeux. La nageoire caudale est généralement effilochée, l’anus est protubérant. Les gardons et les brèmes présentent parfois des ascite. Le foie est jaune et présente des hémorragies ponctuelles. Des maladies tachetées ont été observées chez presque toutes les espèces de poissons d’eau douce : Brochet (peste du brochet) , poissons blancs, renards, sandres et perches. La maladie apparaît dans les étangs et les eaux sauvages, et il semble y avoir un lien direct avec la pollution par les eaux usées organiques.
13. pourriture des nageoires
La pourriture des nageoires est une autre maladie des poissons à prendre au sérieux, également causée par des bactéries. Elle provoque de graves inflammations, notamment de la nageoire caudale. Au stade final, il ne reste plus que le moignon de queue sanguinolent, généralement couvert de champignons. La pourriture des nageoires peut survenir chez toutes les espèces de poissons d’eau douce.
14. saprolegnia
Un ou plusieurs poissons tachetés de blanc (mycoses cotonneuses de couleur gris-blanc) nagent paresseusement à la surface de l’eau, clairement marqués par une mycose facilement reconnaissable.
Les taches blanches sur le poisson proviennent d’une moisissure appelée Saprolegnia. Or, ces champignons ne peuvent généralement s’installer sur le poisson que si la couche de mucus ou l’épiderme qui le protège est endommagé.
De telles proliférations fongiques peuvent être la conséquence de piqûres ou de morsures par d’autres organismes ou de blessures mécaniques, mais elles peuvent aussi être provoquées par des effets de température ou d’eaux usées. Le champignon est naturellement présent dans toutes les eaux douces et s’attaque aux poissons affaiblis. Il s’avère souvent que ce sont surtout les truites mâles âgées qui sont fortement touchées. Cela est principalement dû au fait que les défenses immunitaires des poissons sont affaiblies pendant et après la période de frai.
Si les poissons mâles sont particulièrement attaqués par la moisissure, c’est en raison de leur comportement plus agressif, qui débouche souvent sur de véritables combats pour les poissons femelles. Ces combats sont souvent si violents que les poissons s’infligent mutuellement des égratignures et des déchirures de la peau, ce qui permet à la moisissure d’attaquer à son tour. Saprolegnia est un véritable parasite de faiblesse, qui apparaît généralement toujours de manière secondaire et peut d’ailleurs affecter toutes les espèces de poissons. Dans la gestion des étangs, le vert malachite (chlorure de vert malachite tgba.org ou oxalate de vert malachite avec la mention « pour la pisciculture ») a fait ses preuves pour lutter contre Saprolegnia. La prévention est toutefois plus importante que la lutte, c’est-à-dire un bon élevage sain et la destruction de tous les parasites. La lutte directe contre Saprolegnia ne fait jamais que soigner les symptômes et non les causes de la maladie.
15. la maladie des grains de semoule
L’agent pathogène est l’Ichthyophthirius multifiliis, un protozoaire dont la taille peut atteindre 1 mm. Le parasite vit encapsulé dans l’hypoderme et dans les tissus des branchies qu’il détruit. Au bout d’un certain temps, il tombe du poisson, s’enfonce dans le fond de l’eau et y forme par division de nombreux parasites qui infestent à leur tour de nouveaux poissons. Les poissons malades maigrissent fortement et se frottent souvent contre des objets solides dans l’eau. A l’œil nu, mais surtout avec une loupe tgba.org , on observe sur la peau de petits points blancs, comme si le poisson avait été saupoudré de semoule. Attention : risque de confusion avec l’éruption de frai des poissons carpes. Ce parasite peut provoquer des pertes considérables au sein de la population. Il s’attaque à tous les poissons d’eau douce indigènes.
16. furonculose Aeromonas salmonicida
Les espèces de poissons concernées sont en particulier les salmonidés. Les symptômes décrits ne sont pas forcément présents en même temps, car on distingue trois types différents de furonculose. La forme aiguë de cette maladie des poissons se reconnaît principalement aux hémorragies internes et aux yeux exorbités. La forme chronique se reconnaît aux rougeurs à la base des nageoires ou aux nageoires effilochées et la furonculose intestinale se caractérise surtout par une muqueuse intestinale enflammée ainsi que par des fils de mucus et/ou de fèces qui pendent de l’anus. Dans le cas de la furonculose, il existe également des poissons infectés qui ne présentent aucun signe visible de la maladie, mais qui sont néanmoins porteurs de la bactérie. Comme la maladie se manifeste presque exclusivement dans les élevages, les autres espèces de poissons ne sont infectées que si elles sont maintenues ensemble.
Les symptômes visibles de l’extérieur sont :
Yeux exorbités, taches sombres sur la peau, petites rougeurs à la base des nageoires, nageoires effilochées, filaments de mucus et d’excréments qui pendent de l’anus.
Visible à l’intérieur du poisson :
Rate enflée, hémorragies des organes, sang dans les intestins, muqueuse intestinale enflammée.
17. nécrose pancréatique infectieuse (NPI)
Les espèces de poissons concernées sont les salmonidés. Les alevins jusqu’à six mois sont touchés par la maladie. Les poissons plus âgés sont plus rarement touchés ; ils sont certes porteurs du virus, mais la maladie ne se déclare pas.
Symptômes visibles de l’extérieur :
– filaments de mucus et d’excréments pendants de l’anus coloration foncée yeux globuleux branchies pâles saignements à la base des nageoires cavité abdominale antérieure distendue
– nage rapide en position latérale
18. maladie de la truite
Septicémie hémorragique virale (SHV)
Espèces de poissons touchées par la SHV : truites, plus rarement ombres, brochets, saumons, ombles.
Symptômes visibles de l’extérieur :
coloration foncée yeux globuleux saignements dans l’œil branchies pâles saignements dans l’abdomen
Visible à l’intérieur du poisson :
saignements en forme de virgule dans les muscles foie pâle
19. maladie de la variole
Les excroissances de l’épiderme appelées variole sont une autre maladie virale des cyprinidés. Bien qu’elle ne provoque pas de grandes pertes, la croissance des poissons est perturbée et fortement ralentie. Cette maladie se manifeste au début par des épaississements cutanés de la taille d’une épingle sur les nageoires, durs et d’aspect gélatineux à laiteux, qui se développent progressivement en forme de surface et s’étendent sur tout le corps. Dans les cas graves de la maladie, les os se ramollissent, de sorte que les poissons peuvent être pliés dans n’importe quelle direction. Lorsque la maladie disparaît, le squelette se consolide à nouveau, mais il reste généralement des déformations de la colonne vertébrale.
L’apparition de ces épithéliomas de la variole dépend probablement, outre de l’agent pathogène, d’autres facteurs tels que la prédisposition génétique et les mauvaises conditions environnementales. Il n’existe pas de méthode de traitement généralement efficace. Il est toutefois recommandé de donner aux poissons une alimentation riche en vitamines et en minéraux et de les transférer dans une eau de bonne qualité.
20. herpès de la carpe koï
Source : Université de Floride ; Kathleen H. Hartman, Roy P.E. Yanong, B. Denise Petty, Ruth Francis-Floyd and Allen C. Riggs.
L’herpès virus de la carpe koï (KHV), une maladie des poissons hautement infectieuse, peut entraîner une mortalité importante chez les carpes communes. Historiquement, le premier foyer du virus KH est apparu pour la première fois en 1998, puis a été confirmé en Israël en 1999. Depuis, des cas ont été signalés aux États-Unis, en Europe et en Asie.
Aujourd’hui, cette maladie des poissons a atteint l’Europe et a déjà causé la mort de 150 tonnes de carpes de consommation dans deux exploitations d’étangs en Thuringe et en Saxe. Les associations de pêcheurs demandent donc instamment que des certificats sanitaires et des contrôles aux frontières soient rendus obligatoires pour le commerce des koïs et que des mesures de quarantaine soient imposées en cas de cas suspects.